Chez nos voisins français, on commence à parler de plus en plus de ce projet d’implanter des casinos le long de l’avenue des Champs-Élysées, la grande et célèbre voie de Paris. Considérée par beaucoup comme la plus belle avenue de la capitale, et, selon une expression couramment utilisée en France, comme la plus belle avenue du monde, ce lieu reste également un des principaux lieux touristiques de la capitale. Elle s’étend de la place de la Concorde à la place Charles-de-Gaulle dans le 8e arrondissement et constitue une partie majeure de l’axe historique de Paris. Il n’est pas étonnant donc de voir quelques établissements de jeux de hasard s’intéresser à cette nouvelle option.
Un casino Barrière sur les Champs-Élysées ?
C’est encore à ce jour, mi-février 2018, à l’étude et un projet, voir même un bruit de couloir : le groupe de casinos français Barrière projetterai donc d’ouvrir un club de jeux sur l’avenue des Champs-Élysées cet été. Nous sommes en pleine période de pour parler et surtout de spéculations, car rien n’est vraiment officialisé et nous connaissons les habitudes et les pétards mouillés de nos amis français, soumis à des réglementations encore plus strictes sur les jeux que les nôtres sur le territoire Belge. Mais la presse française se fait de plus en plus écho de ce projet qui voit même un dossier de candidature qui sera déposé pour le N°104, en face de l’hôtel Fouquet’s Barrière. C’est ici un projet qui risque de faire débat autour du « pour ou contre l’installation de ce club de jeux en plein centre de la capitale ? ».
Une Loi qui l’autorise, mais des conditions qui restent strictes
Une toute nouvelle réglementation, entrée en vigueur le 1er janvier 2018, a de nouveau autorisé l’ouverture de “clubs de jeux” dans la capitale alors que les casinos étaient strictement interdits depuis 1920 dans un rayon de 100 kilomètres autour de Paris. Mais il faut savoir que ces règlementations demeurent toutefois assez strictes. En effet, des jeux comme les roulettes, le blackjacks et les machines à sous restent interdits. Ce qui reste un désavantage certains pour ce genre d’établissements pour lesquels, habituellement, ces dernières rapportent parfois plus de 90% des recettes. On a donc affaire ici à des conditions qui ne sont pas vraiment au goût des casinotiers qui n’ont pas vraiment apprécié les restrictions. À cette occasion, le journal Le Parisien dévoile même ; « Ils doivent finalement se contenter de simples tapis verts, sans blackjack ni roulette, les deux jeux vedettes dans les casinos. ». Enfin, il faut savoir également que les clubs doivent se constituer en société commerciale et garantir la traçabilité des fonds en se dotant d’un commissaire aux comptes.
Les avantages de voir des casinos sur les Champs-Élysées
Les avantages peuvent se résumer objectivement par le fait que ces casinos vont embaucher et rapporter de l’argent à l’État. Le secrétaire fédéral FO du secteur casinos et cercles de jeux se réjouit, encore une fois dans Le Parisien, de l’ouverture de clubs de jeux. En effet, Jean-Christophe Tirat rappelle que la fermeture des anciens cercles avait laissé 800 personnes sur le carreau et donc sans emploi. Mais si le groupe Barrière a très vite montré son intérêt pour implanter un établissement sur place, il n’en reste pas moins que le groupe leader dans les casinos français va voir d’autres sociétés signifier leur intérêt en projetant d’ouvrir également des clubs de jeux dans la capitale. Parmi la concurrence, on retrouve le groupe Partouche, Raineau et Tranchant. Mais le plus gros gagnant dans cette histoire reste la Mairie de Paris, qui se frotte déjà les mains, car elle pourrait percevoir un maximum de 12 millions d’euros de taxes sur les jeux d’argent chaque année.
Des inquiétudes d’un autre côté
On sait également que les jeux d’argent peuvent engendrer parfois des troubles. À ce sujet, on retrouve par exemple Philippe Goujon, maire (LR) du 15ème arrondissement, qui s’apprête à déposer un voeu lors du prochain Conseil de Paris en février pour faire savoir son opposition et qui tire la sonnette d’alarme alors qu’il est interrogé sur ce projet sur radio France Bleu. « Si depuis un siècle casinos et lieux d’argent ont été supprimés, c’est parce qu’il y a des inquiétudes. Le rapport Bauer (2008) montre le lien entre lieux d’argent et criminalité. Quel est l’intérêt de ces clubs d’argent pour la ville ? ».
Mais plus que des mots, de nombreux déboires judiciaires des précédents cercles de jeux donnent de surcroît raison au maire. On retrouve par exemple parmi ces déboires le Wagram ou le cercle Cadet, qui étaient liés au grand banditisme corse et permettaient à des criminels de blanchir de l’argent issu d’activités illégales.
Les Français aiment les jeux d’argent
Ce projet d’installer des casinos sur l’avenue des Champs-Élysées reste pour certains une très mauvaise nouvelle pour les addicts aux jeux d’argent. En effet, on devine assez facilement que ces clubs de jeux risquent de pousser les Parisiens addicts à dépenser de fortes sommes. On se souviendra par exemple que l’Observatoire des jeux, qui pointe la tendance inquiétante du rajeunissement des joueurs, a rappelé dans une étude parue en 2014 que les Français dépensent de plus en plus dans les jeux d’argent, et surtout plus souvent. On peut donc être assuré que l’ouverture de clubs de jeux en plein Paris ne risque pas d’améliorer ces tendances.