Le monde du sport et de l’informatique se réunissent encore une fois avec cette nouvelle cette semaine de la FFF qui lance officiellement une équipe de France d’eSport.
Le sport au service du jeu
La FFF, entendez par là « La Fédération française de football », se lance à son tour dans l’eSport. Elle propose à présent son entrée dans le virtuel avec la formation d’une équipe de France de quatre joueurs. Ces quatre heureux élus auront alors la chance de participer à des compétitions de jeux vidéo, et ce sera, comme annoncé lundi 9 avril 2018, face à d’autres nations. Mais pas question pour l’organisme de confier cette tâche à n’importe quel gamer de France. Ce sera donc sur une équipe, qui sera dirigée par Fabien Devide, plus connu dans l’univers de l’eSport sous l’alias +Neo+, que la Fédération de nos chers voisins français reposera ses espoirs de championnats du monde de la manette. À ce sujet, la FFF déclare dans un communiqué de presse : « Seize joueurs ont été pré-sélectionnés pour participer à un camp de qualification qui se déroulera les 20 et 21 avril prochains à Clairefontaine. À l’issue de cette phase de pré-sélection, quatre joueurs seront sélectionnés pour former l’équipe de France et participer à des matchs d’exhibitions face à d’autres nations tout au long de la saison ».
L’eSport
Si les jeunes joueurs s’identifient plus à l’univers compétitif du jeu vidéo qu’à la compétition sportive de nos jours, comme nous le verrons ensemble un peu plus bas, il n’en reste pas moins que l’eSport regroupe des compétitions de jeux vidéo entre joueurs professionnels. Un domaine qui connaît un franc et réel succès de plus en plus important dans le monde. Ce n’est pas pour rien qu’il profite d’une audience estimée à 280 millions de fans, et plus particulièrement du côté des 15-35 ans, que l’on classe à présent dans une catégorie appelée les « millennials » et surtout, malgré un modèle économique encore tâtonnant sur toute l’Europe.
Mais ce n’est plus une chose si rare en ce moment et on a même pu voir de nombreux acteurs du football se positionner sur le secteur, comme Manchester City ou encore le PSG, en recrutant des joueurs d’eSport pour ce genre de compétitions virtuelles qui font le buzz et restent un excellent moyen de faire la promotion des équipes réelles.
On a même pu lire dans la presse, fin février 2018, des déclarations d’Aleksander Ceferin, le patron du football européen (le président de l’UEFA), qui avait alors expliqué qu’il « serait naïf de ne pas se rendre compte que l’eSport et les jeux vidéo sont tous nos concurrents. Le monde dans lequel vivent nos jeunes est aussi bien virtuel que global. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer le train ».
La jeunesse et l’eSport
Comme nous vous l’indiquions un peu plus haut, nous constatons ces dernières années que les jeunes s’identifient bien plus à l’univers compétitif du jeu vidéo qu’à la compétition sportive en elle-même. Pendant la 8e édition de la Paris Games week, qui s’est déroulée Porte de Versailles jusqu’au 5 novembre 2017 et qui reste LE rendez-vous incontournable pour tous les gameurs et amateurs de jeux vidéo, on avait pu en apprendre beaucoup plus sur ce secteur à l’époque déjà bien en expansion. Sophia Metz par exemple, 30 ans et gameuse, a lancé une chaîne de bars dédiés aux passionnés d’e-sport, appelée Meltdown, et s’est retrouvée l’invitée d’europe 1. Elle témoignera alors de son engagement et ses espoirs de porter la discipline jusqu’aux Jeux Olympiques. Utopie ou un rêve réalisable ?
Le salon donnait alors une vraie place à l’e-sport avec ses tournois de football, mais aussi ses combats de boxe ou de tirs sur grand écran…Nous ne sommes pas loin de voir l’affrontement par jeu vidéo devenir peut-être une discipline olympique. On se retrouve ici face à un concept qui allie fortement joueur et spectateur. Si l’e-sport profite d’un tel succès selon Sophia la spécialiste, c’est parce que « les jeunes s’identifient plus à cet univers compétitif du jeu vidéo qu’à la compétition sportive. Il faut savoir qu’ils le vivent exactement comme si c’était un sport classique. Ils vont aller le regarder, mais ils sont aussi joueurs et acteurs ».
Un écosystème proche du sport
La première chose que l’on peut dire assurément sur ce domaine, c’est que son univers est plutôt vaste. Un jeu d’e-sport peut en effet tout à fait être assimilé à des jeux de guerre avec du tir. Mais il peut également transporter le joueur dans un cadre bien plus éthéré et poétique, comme des jeux avec des mythes et légendes, comme ceux du domaine de l’Héroic Fantasy. Mais l’objectif reste toujours le même et la ligne directrice se concentre sur un but qui reste sportif à souhait puisqu’en général, tous ces jeux ont ce dénominateur commun : celui d’avoir deux personnes ou deux équipes qui s’affrontent face à face pour déterminer un seul et unique gagnant.
Mais n’allez pas vous faire de fausses idées. Si on appelle ce face à face avec casques et écrans interposés du sport, c’est tout simplement parce qu’il y a des similitudes dans l’écosystème de l’e-sport, notamment au travers de ces équipes professionnelles qui profitent de sponsors et même…de coachs !
Il ne faut pas oublier qu’il existe également un entraînement, bien souvent physique, pour tenir la distance. Mais il existe également des similitudes au niveau économique, comme la vente de billets pour les spectateurs ou la construction de stades. On se souvient par exemple que Bercy a par ailleurs été déjà rempli avec les finales d’un jeu mythique de l’e-sport : League of Legends.