Focus films casino Lady Chance et Ocean’s Eleven

Deux films sont à l’affiche de notre dossier de la semaine. Nous retrouvons donc Lady Chance du réalisateur Wayne Kramer et Ocean’s eleven de Steven Soderbergh. Deux films ayant pour univers un casino, mais avec deux histoires bien différentes.

Lady Chance

Lady Chance (The Cooler) est un film américain réalisé par Wayne Kramer. Sorti en 2003, celui-ci raconte l’histoire de Bernie Lootz, un homme particulièrement malchanceux. Il a tellement la poisse qu’il a été embauché par un casino de Las Vegas pour que celle-ci contamine les joueurs trop chanceux qui l’approchent aux tables. Alors qu’il finit de rembourser ses dettes grâce à son emploi qu’il effectue avec succès, il décide de partir de Vegas. Il va alors rencontrer une serveuse appelée « Lady Chance ». Le sort va alors tout naturellement s’équilibrer entre eux deux, mais Bernie est employé et sous contrat avec un caïd de la vieille école qui refuse de le voir quitter son emploi et s’en aller.

Quelques anecdotes à propos à propos du film Lady Chance

Wayne Kramer s’est attaqué à l’écriture de Lady chance en 1999, alors que le co-auteur du script Frank Hannah, a eu l’idée ingénieuse de parler d’un type de Las Vegas dont la malchance pouvait être contagieuse. Hannah, qui connaissait très bien Las Vegas et les tables de jeux pour y avoir joué souvent au craps, était persuadé qu’il existe des “porte-poisses”. Il a donc tout naturellement eu pour ambition de raconter une histoire sur ce thème, qui se déroulerait au cœur d’un casino. Wayne Kramer s’est tellement passionné pour cette histoire originale et prometteuse qu’il a eu le désir d’en assurer lui-même la réalisation. Il rencontra alors le producteur Sean Furst qui, après avoir fait pression sur les dirigeants de Content Film, obtint d’eux qu’ils confient à Wayne Kramer la mise en scène du celui-ci.

Lady chance est un film qui marque les retrouvailles de William H. Macy et Alec Baldwin. Ces deux acteurs s’étaient effectivement déjà donné la réplique dans les deux films « Les Fantômes du passé » et « Séquences et conséquences ». On sait même que c’est la participation de William H. Macy à ce projet qui convainquit Alec Baldwin de faire partie de l’aventure. En ce qui concerne les lieux du tournage, Wayne Kramer et le producteur Elliot Lewis Rosenblatt ont éprouvé des difficultés à trouver un casino à Las Vegas qui garantissent à la fois une sécurité suffisante et un libre accès aux salles de jeu. Ils portèrent alors leur choix sur le Flamingo, un casino de Reno en cours de rénovation pendant le tournage. Le chef décorateur Toby Corbett avait alors pour mission principale de transformer l’ambiance vaguement tropicale du Flamingo en intérieur à la mode asiatique du Shangri-La et du salon Paradis.

Et enfin, en guise de dernière anecdote au sujet du film, il nous paraît intéressant de vous dévoiler que Lady chance rend dans une certaine mesure hommage au réalisateur Frank Capra. En effet, lorsque Bernie est invité par haut-parleurs à intervenir à une table, le nom de code utilisé est toujours le nom d’un personnage d’Horizons perdus, sorti en 1937 et tiré du roman éponyme de James Hilton.

Ocean’s eleven

Ocean’s Eleven est un film américain réalisé par Steven Soderbergh en 2001. Ce film qui est devenu très rapidement un réel succès grâce notamment à un casting impressionnant, est en fait un remake de L’Inconnu de Las Vegas (Ocean’s Eleven) de Lewis Milestone qui était quant à lui sorti en 1960 et dans lequel jouait notamment Frank Sinatra. Ce film possède à ce jour deux suites avec Ocean’s Twelve sorti en 2004 et Ocean’s Thirteen sorti quant à lui en 2007. Nous vous présenterons ces deux opus prochainement dans le cadre de notre dossier des casinos dans les films.

Synopsis de Ocean’s eleven

Alors qu’il sort tout juste de prison dans le New Jersey, Daniel « Danny » Ocean ne perd pas de temps pour savourer sa liberté et s’apprête donc à monter un coup incroyable qui semble plutôt impossible à réaliser. Il a pour ambition de faire le casse du siècle en cambriolant simultanément les trois plus gros casinos de Las Vegas. Il prend alors pour cibles le Bellagio, le Mirage et le MGM Grand Las Vegas tout en tentant par la même occasion de récupérer son ex-femme. Celle-ci est en effet tombée sous le charme de Terry Benedict, le propriétaire de ces trois somptueux établissements de jeux.

Afin de réaliser ce méfait, Danny compose une équipe de dix malfrats, tous maîtres dans leur spécialité respective. Parmi eux figurent alors Linus Caldwell, le pickpocket le plus agile qui soit sur Terre et Basher Tarr, un expert en explosifs. Mais il recrute également Ruben Tishkoff, qui connaît les systèmes de sécurité des casinos sur le bout des doigts ainsi que Rusty Ryan, un maître dans l’art du bluff. Livingston Dell, un sorcier en informatique et les frères Virgil et Turk Malloy, capables de revêtir plusieurs identités et pilotes hors pair font partie de la bande également, ainsi que Frank Catton qui sera alors chargé « d’infiltrer » le casino aux côtés de Saul Bloom, un vieux routier qui se fait passer pour un riche client afin de récupérer des informations. Et enfin pour finir, on retrouvera également Yen, un véritable contorsionniste et acrobate qui peut se cacher dans n’importe quoi.

Quelques anecdotes à propos de Ocean’s eleven

Brad Pitt, joue le rôle de sex-symbol boulimique dans Ocean’s eleven. En effet, le personnage de Brad Pitt, Rusty Ryan, ne fait que se goinfrer tout au long du film et c’est l’acteur lui-même qui a donné l’idée de ce trait de caractère comique au réalisateur Steven Soderbergh, un jour où, affamé, il lui parlait la bouche pleine. Baignant dans un cadre idéal pour se détendre entre deux prises lors du tournage d’Ocean’s eleven, le temps libre des acteurs a été particulièrement meublé par les tables de jeu où Matt Damon et Brad Pitt ont quand même fait preuve de beaucoup de chance, alors que la palme du plus gros “looser” revient sans conteste à George Clooney qui a perdu tout simplement 25 mises de suite au blackjack.

Ce film comporte quelques hommages très discrets. On peut noter par exemple celui rendu à Jim Jarmusch et son néo-western ultra stylisé, Dead Man. On retrouve en effet les deux shérifs nigauds respectivement sous les prénoms Lee et Marvin…pour Lee Marvin. Steven Soderbergh s’est souvenu de ses classiques et a donc appelé les frères Malloy de Ocean’s eleven, Virgil et Turk, en référence au personnage de Virgil “Turk” Sollozzo dans Le Parrain. Alors que Steven Soderbergh se refusait toujours de faire des placements de produits dans ses films, il a cependant fait une exception avec le bijoutier new-yorkais Tiffany, qui n’avait encore jamais également accepté de prêter ses créations. On se retrouve donc avec collaboration inédite du réalisateur et du bijoutier pour habiller le personnage sophistiqué de Tess Ocean, rôle interprété par Julia Roberts qui profitera alors de sublimes bijoux prêtés par Tiffany & Co.

Le film met en scène des acteurs habitués de Soderbergh. Le réalisateur retrouve ici trois comédiens avec lesquels il a déjà travaillé pour ce 11e film. Il fait donc appel à George Clooney qu’il a fait tourner sur le film Hors d’atteinte, Julia Roberts pour Erin Brockovich, et Don Cheadle qui totalise trois collaborations avec Steven Soderbergh pour Hors d’atteinte, Traffic et Ocean’s eleven.

Si le film se déroule presque exclusivement à l’intérieur du casino Bellagio de Las Vegas, il n’a pas été facile d’obtenir l’accord des hôtels-casinos pour le réalisateur. En effet, les équipes de cinéma n’étaient alors tolérées en ces lieux qu’entre minuit et 6 heures du matin. Jerry Weintraub, le producteur du film, est cependant parvenu à dénouer la situation grâce à son expérience et à sa connaissance du milieu du jeu. Pendant cinq semaines, les techniciens de Soderbergh ont alors occupé 25 à 30% de la surface du casino bien que tous les décors du film ne soient pas exclusivement ceux du Bellagio. Ainsi, on retrouve la suite Mirador qui a été construite essentiellement en studio, bluffant même un technicien au passage qui, lors du tournage, s’est surpris à vouloir téléphoner en cuisine pour passer une commande. Une situation qui a bien fait rigoler l’équipe de tournage et qui prouve que le décor du film était convaincant et irréprochable !