L’affaire des 10 tricheurs au casino d’Enghien-les-Bains

Petit retour aujourd’hui, et pour commencer la semaine, sur l’affaire des dix joueurs qui ont été condamnés pour triche au casino d’Enghien-les-Bains. Mais avant de vous parler des résultats, il nous paraît judicieux de revenir sur les origines de cette affaire qui fait de nouveau couler de l’encre depuis ce matin dans la presse spécialisée et que nous vous avions déjà relatée l’année dernière au mois de décembre sur notre blog.

L’affaire du casino d’Enghien-les-Bains

Nous sommes en avril 2017, et 10 joueurs avaient alors été suspectés de triche au sein du casino d’Enghien-les-Bains. Mais suite à l’enquête, il s’est avéré que cette affaire portait également jusqu’en Bretagne et dans les Vosges, notamment à Vittel, Carnac ou encore Quiberon. Ces derniers jours, la justice a tranché et le couperet est donc tombé. Histoire de réparer le préjudice subi par ces établissements, ces accusés devront les indemniser. Une occasion ici de faire le point et de vous expliquer les suites, parfois surprenantes, de cette affaire.

La sentence vient de tomber

Et à la grande surprise de certains, ce sera de peines avec sursis qu’écoperont une grande partie des auteurs de cette escroquerie à la roulette. Mais avant de vous expliquer cela, retour sur cette affaire.

Nous sommes donc en avril 2017, et dix individus avaient alors décelé une anomalie dans les jeux de roulette électronique du casino d’Enghien-les-Bains. Profitant rapidement de cette faille dénichée, ils ont alors encaissé un maximum de gains. Si on s’en réfère au quotidien Le Parisien, ces dix fraudeurs ont été condamnés mercredi 5 septembre 2018 pour escroquerie en bande organisée par le Tribunal Correctionnel de Pontoise.

Mais il faut savoir également que la plupart d’entre eux écopent d’une peine de prison ferme allant de 3 mois à 6 mois et d’une amende à régler, de 7 000 € chacun. Il est important de relever cependant que parmi les prévenus mis en cause dans cette affaire, certains ont juste été condamnés à des peines de prison avec sursis. Des peines qui iront cependant jusqu’à un an. Enfin, trois d’entre eux ont été relaxés sur les dix individus inculpés. Mais le Tribunal Correctionnel de Pontoise ne s’est pas arrêté qu’à cela et a donc par ailleurs ordonné la saisie d’une BMW X6 et d’un 4×4 de luxe.

Une justice clémente ?

Il faut bien avouer que lorsque l’on découvre le résultat des condamnations, par rapport au préjudice subi par les casinos, que la facture s’avère bien moins salée que prévu pour ces tricheurs qui ne s’en sortent donc finalement pas si mal. De son côté, en effet, la direction du casino d’Enghien-les-Bains avait déclaré que le préjudice subi s’élevait à 783 000 €. Mais le tribunal a estimé que l’établissement de jeux de casino ne devra être indemnisé qu’à hauteur de 150 116 €, et ce, suite à l’examen du dossier par le juge responsable de traiter ce litige.

Des récidivistes dans les rangs

Si certains ont écopé d’une plus lourde peine, avec de la prison ferme, c’est tout simplement que certains des joueurs condamnés avaient également triché lors d’une tournée estivale dans d’autres casinos.

Des établissements de jeux comme celui de Quiberon, de Carnac ou encore de Vittel ont en effet subi le même genre de préjudice. C’est pour cette raison que les tricheurs devront aussi rembourser ces casinos. En ce qui concerne les réparations accordées à ces derniers, le casino de Quiberon sera indemnisé à hauteur de 20 247 € au titre du préjudice moral et matériel. Le casino de Carnac recevra quant à lui une indemnisation de 7 634 €, et le casino de Vittel, dans les Vosges, percevra 11 643 €, pour les mêmes raisons.

Le casino d’Enghien-les-Bains

C’est donc le casino d’Enghien-les-Bains qui s’était rendu compte de la supercherie. Il décèlera ces escroqueries en découvrant tout simplement ses mauvais bilans. Inquiétée et dubitative, la direction a alors poussé l’enquête en visionnant les enregistrements vidéo des caméras de surveillance. À la suite de ces visionnages à la loupe, le casino s’était rendu alors compte que les tricheurs avaient tout simplement activé une petite manette qui se trouve dans une trappe, près du plateau où tourne la bille. Nous vous avions raconté en détail sur notre blog cette affaire l’année dernière, mais il suffit de savoir en fait que cette manette, qui est en fait typique des modèles de jeux de roulette conçus par Novomatic, permet de réinitialiser la partie. Une manière de rembourser en conséquence toutes les mises enregistrées sur le moment, par la machine, avant que celle-ci ne soit vidée par un technicien. C’est une affaire qui est donc bouclée et que nous espérons ne pas voir se reproduire, pour le bien de la notoriété des jeux de hasard et le bien-être des casinos en ligne qui ne sont là que pour divertir et vous faire gagner de l’argent légalement.