Nous ne manquons pas de vous raconter de temps en temps des histoires insolites autour de l’univers des casinos. Aujourd’hui, nous nous attardons à un fait divers qui défraye les chroniques depuis quelques jours et touchant l’univers des casinos. En effet, on a pu voir un duo d’escrocs écouler pas moins de 350 faux billets de 100€…aux tables du Sun Casino de Monté-Carlo. Une affaire plutôt grave que nous allons à présent vous dévoiler.
Un couple de malfrats
On sait que de lourdes peines de prison fermes ont été requises et qu’un mandat d’arrêt a été délivré à l’encontre d’un aristocrate indien et de sa jeune assistante russe. Ceux-ci avaient déjà sévi en Autriche et n’en étaient donc pas à leurs premiers méfaits dans l’univers des jeux dans les casinos terrestres. Ce jour-là, le duo avait choisi sa victime et donc décidé de jouer au Sun Casino. Bien décidés à ne jamais avoir à se soucier des éventuelles pertes d’argent avec leur combine, ils sont partis confiants et assurés pour des parties que l’on peut assurément qualifier de gagnant-gagnant à coup sûr.
Plus besoin de compter sur la chance
En effet, se tournant vers la roulette, le couple n’avait plus réellement besoin, avec leur méthode, d’être toujours tributaire du numéro désigné par le tournoiement de la bille. Il n’y avait en effet plus réellement aucune commune mesure avec le hasard puisque le quinquagénaire indien, vivant à Dubaï, et sa complice russe de 26 ans misaient tout simplement sur les tapis verts monégasques…avec des faux billets de 100 euros !!! Cela rappelle étrangement d’ailleurs une affaire que nous vous avions relatée mi-février dernier, mettant en cause des prévenus incarcérés à la maison d’arrêt depuis le 11 mars 2016 pour une affaire similaire d’écoulement des faux billets de 500€ dans le casino de Monte-Carlo. Cette fois, nous sommes le 2 juin 2016, et ils remettent alors 350 coupures falsifiées. Mêlées à 156 exemplaires authentiques afin d’éviter de rapides soupçons, ces billets avaient pour objectifs d’être échangés par des jetons. Une fois les jetons acquis, il suffira alors au couple de miser quelques dépôts sur le rouge ou le noir, histoire de faire bonne figure, avant de retourner à la caisse pour les échanger cette-fois contre de vrais billets verts et avant de repartir.
Un petit manège très vite identifié
Il ne faudra pas cependant bien longtemps au casino pour déceler l’escroquerie dont il a été victime. Un commissaire de la SBM porte alors plainte le lendemain, à l’issue des comptes de la recette de la veille, et les enquêteurs de la Sûreté publique exploitent alors tous les enregistrements de la vidéosurveillance. Ils focaliseront plus particulièrement leur attention sur un homme étrange et une femme aux comportements douteux, tous deux logés à l’hôtel Fairmont.
Des habitués de l’établissement
Une fois leur manège décelé, la direction du casino a la surprise de découvrir que ces deux joueurs sont en fait assimilés à de bons clients chez eux. L’homme du couple fait partie de l’aristocratie indienne, particulièrement connu pour s’être occupé d’affaires florissantes à Dubaï. Étant donné qu’il a quitté le territoire et que le duo est parti à l’étranger, le dossier ne peut alors qu’être mis en attente… jusqu’au 30 décembre. Un mois pendant lequel les policiers apprennent le retour de ce personnage dans le palace mitoyen avec le Sun Casino. Ils se rendent sur place et interpellent l’individu, en ne manquant pas de le placer en garde à vue, histoire qu’il ne se refasse pas la mâle. Ce dernier clamera évidemment son innocence pendant l’interrogatoire grandement mené par les enquêteurs. Lors de l’audience au tribunal, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle, devant l’absence des prévenus à l’audience, déclare alors : « Comme c’est sa collaboratrice qui s’était occupée de changer des francs suisses en euros, il ne savait pas qu’ils étaient faux… Concernant l’assistante, elle ne travaillait plus pour lui après un vol d’argent. Il aurait porté plainte… ».
Il est alors laissé libre, en attendant cependant sa comparution devant le tribunal correctionnel ; alors que les inspecteurs apprennent entre-temps que le faussaire a commis des faits identiques le 21 juin 2015, au casino de Salzbourg. On retrouvera en effet 451 faux billets de 100 euros suite à son passage, dans la caisse de cet établissement de jeu. Le magistrat poursuit alors : « Interpellé, l’Indien donnera une version différente : comme il s’était rendu dans un bureau de change officieux de Milan afin d’obtenir un meilleur taux, il ignorait que les billets remis étaient faux. À ce sujet, la justice autrichienne a prononcé un non-lieu pour insuffisance de preuves. Un mandat d’arrêt a bien été délivré contre la femme russe, mais elle n’a pas de domicile connu. ».
Le casino ne lâche pas l’affaire
Me Thomas Giaccardi, agissant au nom de la partie civile, réclame alors « 35000 euros de remboursement, plus 5000 euros de dommages et intérêts. Le manège était bien huilé et la vidéo démontre la collusion entre les deux personnages. Les explications données sont si peu crédibles! Ou bien cet homme joue de malchance : à chaque conversion d’argent on lui remet des faux billets. Ce n’est pas un couple d’arnaqueurs à la petite semaine ! C’est le maillon d’une chaîne internationale organisée pour réaliser d’énormes profits. Les documents d’identité? On n’en sait rien. Où si peu avec le lien entre un titre de noblesse et une MasterCard de Royal Dubaï! Ne soyez pas impressionné par le classement sans suite de mes collègues autrichiens. Condamnez Monsieur et Madame respectivement à deux ans et douze mois fermes, avec mandats d’arrêt. ».
L’affaire est donc entre les mains des juges et du tribunal qui a mis sa décision en délibéré jusqu’au mardi 17 avril.