Nous avons décidé de vous proposer un petit dossier sur l’univers des casinos en ligne en retraçant la petite histoire du casino et des jeux d’argent en Europe et plus particulièrement du côté de nos voisins français. Comme vous le savez peut-être, ce pays profite d’un secteur bien plus contrôlé que chez nous, en Belgique, et torturé par une réglementation qui restera toujours le fruit d’une relation longue et compliquée entre le pouvoir et les jeux d’argent et de hasard. Afin de vous faire découvrir cet univers et son évolution au sein de ce pays, nous avons décidé de passer dans cet article les étapes les plus marquantes de l’histoire du jeu en France. Nous vous parlerons donc de l’émergence de la loterie nationale après une longue période d’interdiction.
Les jeux interdits par les Rois de France
On peut effectivement dire que certains rois de France du Moyen-Âge n’aimaient pas vraiment les jeux d’argent. On retrouvera une première restriction en 1254 avec Saint-Louis qui les interdit. Charles IV, Charles V, Charles IX et Henri III prendront ensuite la relève en resserrant encore plus l’étau, multipliant les prohibitions à l’encontre des jeux et plus particulièrement des jeux de dés et de cartes. Et c’est François 1er qui chamboulera alors toute cette dictature antijeu en faisant figure d’exception. Il autorisera en effet l’organisation de jeux d’argent pour la première fois en France en 1539, une initiative qui sera cependant vouée à l’échec, le Parlement de Paris refusant l’exploitation de la toute nouvelle loterie française, forgeant ensuite un 17ème siècle particulièrement faste pour les interdictions dans l’hexagone. On retrouve alors en abondance des textes législatifs et la monarchie cherche alors par tous les moyens à faire disparaître les jeux d’argent. Mais d’un autre côté, les mentalités évoluent et le jeu est peu à peu réhabilité dans les hautes sphères de la Cour. Le destin du jeu prend ici une nouvelle tournure et les choses commencent à évoluer dans le bon sens.
Le triomphe des loteries en Europe
Que ce soit chez nous ou du côté de la France, la révolution des loteries était alors en marche en Europe et commença particulièrement du côté des Pays-Bas et dans l’Italie du Nord avant de s’étendre à l’Autriche, à la Prusse puis à l’Espagne pour arriver enfin en France. Les loteries se multiplient alors au 17 ème siècle, de façon totalement illicite. Il ne faudra pas longtemps aux puissants qui gouvernent le pays pour comprendre rapidement le potentiel des loteries, dont les bénéfices peuvent servir alors à la construction d’ouvrages de grande ampleur par exemple. Et c’est en 1660 que l’on trouvera la première loterie royale. On retrouvera ensuite, en 1700, la loterie publique enfin instaurée, amorçant un 18 ème siècle qui verra alors les loteries autorisées et non-autorisées pulluler en France, la royauté usant de son droit de veto en ne donnant en effet son accord qu’aux loteries destinées à financer des équipements publics ou des projets charitables. Toujours plus gourmand, l’État imposera ensuite son monopole sur l’activité de loterie en 1776 avec l’instauration de la Loterie royale de France. Le procédé est simple et juteux. Deux fois par mois, cinq numéros étaient tirés au sort, sur 90 numéros figurant sur une roue et les bénéfices de cette loterie servaient alors à alimenter la caisse des hôpitaux.
Les autres jeux d’argent
Il n’y en avait donc que pour la loterie, et les autres jeux d’argent restaient alors quant à eux strictement interdits. Mais interdit ne veut certainement pas dire inexistant…On s’adonnait par exemple aux joies des jeux de cartes, de dés et à la roulette à la Cour et on retrouvait alors certaines maisons de jeu ouvrir leurs portes dans la Capitale. Les plus connues sur Paris étaient par exemple les hôtels de Gesvres, de Transylvanie, de Soissons ou encore de Tresmes. Des établissements marginaux, strictement interdits et régulièrement visités par la police. Une époque bien troublante pour ses dirigeants victimes chaque jour de critiques, dénoncés par les philosophes des Lumières et résistants tant bien que mal face au pouvoir.
Une Révolution française, mais pas une révolution du jeu
C’est effectivement après la Révolution française que la législation sur les jeux d’argent se durcit encore plus. La loterie, symbole de royauté, sera alors supprimée, et seulement neuf maisons de jeu parisiennes seront alors tolérées sur le territoire jusqu’au 19e siècle où ces mêmes maisons de jeu seront alors prohibées. Le pouvoir du jeu sera cependant bien plus fort, gagnant le cœur des hommes et tout le beau monde qui aime trop les jeux d’argent pour devoir s’en passer. Naissent alors des cercles de jeu à Paris et dans les stations thermales et balnéaires à la mode, où seront ensuite construits les tout premiers casinos.